C'est justement pour ça que je me suis demandé si il était vraiment sanguinaire mais lis plutot ceci.
Ses biographes, partiaux, ont en effet fortement exagéré les vices de celui qui n'était, finalement, qu'un "sale gamin", ivre de son pouvoir soi-disant absolu.
Citons, en guise d'exemple, deux "bonnes" plaisanteries (parmi d'autres) de ce garnement d'Élagabal : "Il aimait jouer des tours à ses esclaves, comme de leur ordonner, contre une récompense, de lui apporter mille livres de toiles d'araignées ; et il paraît qu'il en réunit dix mille livres, ce qui lui fit dire que c'était un moyen de se rendre compte de la grandeur de Rome". (Hist. Aug., Élagabal, XXVI, 6).
Ou encore : "Il proposait à ses invités une sorte de sujet de concours consistant à trouver de nouvelles recettes pour relever le goût des mets et celui dont il appréciait le plus la trouvaille se voyait offrir une récompense magnifique (…). En revanche, si l'un d'entre eux avait inventé un condiment qui lui déplaisait, il l'obligeait à continuer d'en manger jusqu'à ce qu'il en ait trouvé un meilleur".
Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, mais ses biographes antiques ont monté en épingle ce genre d'anecdote pour faire de ce gamin un tyran sanguinaire, alors qu'en fait, ce soi-disant despote sanguinaire tremblait comme une feuille devant l'armée, si menaçante, et devant sa propre famille, véritable nid de vipères intrigantes.
Ces écrivains antiques, en racontant la vie Élagabal, se montrèrent en l'occurrence plus moralistes qu'historiens. Par des descriptions violemment contrastées, ils opposèrent un empereur qu'ils voulaient totalement pervers à son cousin et successeur, Alexandre Sévère, qu'ils présentaient (avec tout autant d'exagération) comme le parangon de toutes les vertus.