Moonchild

xspirit a écrit:

ça fait du bien de lire un avis comme ça , ça remet les choses en place.

tout a fait d'accord , c'est marrant en lisant certaines personnes , on devrait ce sentir honteux de ne pas aimer tout ce que fait patton , zorro a deja fait la demarche d'aller voir moonchild en concert alors que l'album ne l'avait pas convaincu , qu'est ce qu'ils vous faut de plus ?
qu'il reste tout le concert au risque d'etre definitivement blasé de mike ?

faut comprendre qu'on puisse trouvé les vocaux ennuyeux sur le moonchild , je les trouves pas hyper taré , novateur ou quoi que ce soit.
je prefere meme le travail( sur le son et jeu) de la basse / batterie.

on a autant besoin des critiques negative pour ce faire une idée
c'est marrant , autant sur le forum bungle fever y'a des detracteurs primaire a la con , autant ici parfois c'est l'exces inverse

Pou La pichnoud j'ai rien vue!!!!
non mais je suis encors sur le cul de ce que jai vue hier soir!
Et ce solo de Mike et cette orchestration de Zorn a la fin ....
MON DIEU que dir pour decrir ça....
A si encore il faut qu'ils repasse!!!

A+

PS: personne n'aurai enregister au moin les rapelle????

jmaxwell fitzgerald a écrit:

xspirit a écrit:

ça fait du bien de lire un avis comme ça , ça remet les choses en place.

tout a fait d'accord

Merci pour le soutien

Et en lisant ce que tu dis xspirit sur le big band je commence à un peu moins regretter de l'avoir loupé.

Mr Lecter a écrit:

et cette orchestration de Zorn a la fin ....

comme là: https://www.youtube.com/watch?v=-YnliPrZgmw ?

heu wai en gros mais le notre cerai mieu (dsl)
mais merci sa le fai bien comment il dirige!!!!

A+

P'tain Lecter... si tu continues à faire des mots avec ton trou du cul, j'te casse la gueule.

putin jai un trou qui parle c est miraculeux.....

non.

Mr Lecter a écrit:

putin jai un trou qui parle c est miraculeux.....

joli

Pour quoi non Yvette_H toi aussi tu en a un qui parle ?

tout le monde, à commencer par Ace Ventura.

non pas besoin de micro moi je fai ça a capella!!!

N'empêche le concert à Paris était mieux que celui de Nantes qui était déjà vachement bien..... (dans le genre back to ze topic !)

c est fort probable mais jai vue que celui de paris mais c est vrai que Moonchild prend tout son sans en live !!!!

A+

Merci pourr le comme back

il y a des bons feedback là dessus
http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=95469850

arghh, presque, on arriverai presque à lire...

y avait marqué yyyyyyyyaaaaaaaaa tagabadabou tagabadabou yayayayayayaya , rrrrrroooooaaaaaaaaa .... (respiration de + en+ rapide , crescendo vocal et YYYYYYYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAA ...

sinon il fait 1 peu bouffi sur ta photo

jmaxwell fitzgerald a écrit:

y avait marqué yyyyyyyyaaaaaaaaa tagabadabou tagabadabou yayayayayayaya , rrrrrroooooaaaaaaaaa .... (respiration de + en+ rapide , crescendo vocal et YYYYYYYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAA ...

Trop clinquantes ses nike!

Salut,
Ayant suivi la tournée Moonchild entre Bruxelles et Nantes en passant par Paris, je propose d'envoyer à qui souhaite le recevoir un compte-rendu de ces 3 concerts sous forme de carnet de voyage (idem dans la rubrique 'Autres' : Carte Blanche à Zorn au N.J.P. le 19/10/06).
Je ne sais pas si je peux en copié/collé insérer cet écrit assez long sur le présent site.

Une colossale surprise, c'est-à-dire une anecdote à classer dans le registre de "l'absolument inespéré qui s'est pourtant produit", vous y attend.
Un indice ? : J'ai été récompensé de ma road-trip ferveur...

Dinah-Moe-Hum !

WakajawakaDjé WoweezoweeD a écrit:

Salut,
Ayant suivi la tournée Moonchild entre Bruxelles et Nantes en passant par Paris, je propose d'envoyer à qui souhaite le recevoir un compte-rendu de ces 3 concerts sous forme de carnet de voyage (idem dans la rubrique 'Autres' : Carte Blanche à Zorn au N.J.P. le 19/10/06).
Je ne sais pas si je peux en copié/collé insérer cet écrit assez long sur le présent site.

Une colossale surprise, c'est-à-dire une anecdote à classer dans le registre de "l'absolument inespéré qui s'est pourtant produit", vous y attend.
Un indice ? : J'ai été récompensé de ma road-trip ferveur...

Dinah-Moe-Hum !

Zorn t'as filé son string? Mec, comme j'aimerai trop être à ta place...

WakajawakaDjé WoweezoweeD a écrit:

Salut,
Ayant suivi la tournée Moonchild entre Bruxelles et Nantes en passant par Paris, je propose d'envoyer à qui souhaite le recevoir un compte-rendu de ces 3 concerts sous forme de carnet de voyage (idem dans la rubrique 'Autres' : Carte Blanche à Zorn au N.J.P. le 19/10/06).
Je ne sais pas si je peux en copié/collé insérer cet écrit assez long sur le présent site.

Une colossale surprise, c'est-à-dire une anecdote à classer dans le registre de "l'absolument inespéré qui s'est pourtant produit", vous y attend.
Un indice ? : J'ai été récompensé de ma road-trip ferveur...
Dinah-Moe-Hum !

Idem que pour le précédent post... arrete le teasing, et poste "bon sang"...

Bon, j'ai sérieusement "cuté" mon texte mais ça ne passe toujours sur le motif "votre texte est long"... Je vais essayer de l'envoyer en 3 ou 4 fois.
Partie N°1 :
28/11/06
Arrivée ahurie en Gare du Nord, juste le temps de choper le Libérationdu jour qui propose un article sur Zorn. Précipitamment (c’est un peu le rythme depuis mon 1er pied au sol ce matin), je m’en vais troquer 2 bouts de métal contre une épaisseur de papier dont l’encre mal séchée poud les doigts.
Une hôtesse accorte, légèrement fardée, brunette mignonnette d’un charme discret, s’assure de mon placement avant la montée, des fois que je me sois planté de ouagon pour aller dans la Capitale des Flamands et des Ouallons. Elle me fait remarquer que ma braguette est ouverte.
Hmm, un classique du genre qui fait toujours rire celle que le remarque et rougir celui qui s’expose ainsi. En outre, l’axiome est valable dans les 2 sens : je me suis marré et elle s’est empourprée derrière son maquillage. Complicité éphémère. De l’accent ténu de cet autre pays de la bière, « mon hôtesse (allez, on est intimes maintenant…) » me souhaite un pon foyache. Ouais, bon, pas de quoi s’emballer : elle le répète à l’encan mais elle l’a dit avec un sourire déclinant malicieux, dû à l’historiette qui me fait encore passer pour un stupide dadais.
Le Thalys fuse maintenant à toute berzingue. Mon voisin, son visage rond, a des binocles qui donne easy l’air d’un intello décontracté. Il semble faire des devoirs de vacances sur de la grammaire d’une langue de l’Est, je n’identifie pas du tout ce type de caractères. Une femme, que j’imagine somme toute jeune car je n’aperçois de sa fluette silhouette qu’une partie allant de son bras gauche à sa jambe du même bord dans un pantalon kaki, tient et stylo-bille érigeant sa pointe et un cahier ouvert sur ses cuisses. Je me penche. 30-35 piges tout en blondeur, elle cherche l’inspiration en interrogeant la panorama, et moi, l’article sur Zorn en interrogeant Libé. Comme d’hab’, j’attaque l’imprimé par les dernières pages, j’ai dû être sémite dans un vie antérieure. D’emblée, me tombe sous les yeux un article sur Bruxelles ! Celui sur Zorn est relativement bref et perspicacement louangeur. Le temps d’arracher quelques intéressantes pages du dernier tome de Christophe Delbrouck sur Zappa (« F.Z. et l’Amérique Parfaite »), et nous voilà arrivés à Brussel Zuid, soit la Gare du Midi, à 13H20.
14H50 Déjà bien crapahuté, le rôrôme. Assis sur les marches de l’impériale Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule (y’a qu’en Belgique, vraiment !), j’ai rapidement froid au cul. De toute façon j’ai bien mérité de m’installer dans un bar. Mes envies de saccharose naviguent, indécises, entre une gaufre avec un Fujiyama de chantilly dessus et un cho-co-lat chaaaaaaud.
La Cathédrale surplombe une place en léger dénivelé. L’atmosphère est boudeuse et impersonnelle car en dehors de ce majestueux édifice qui rappelle l’ornementation tarabiscotée de la Grand’Place croisée plus tôt, tous les bâtiments alentours sont des blocs quasi-staliniens qui évoquent un sens de l’architecture massif à la Auguste Perret. On aime, pas moi. Ils sont aussi austères que colossaux, dédiés à la Finance et à l’Assurance. On sent tout de suite une conception pratique au détriment de l’esthétique. De très jeunes arbres cintrés par des tuteurs en triangle qui font penser à des tipis décharnés, émergent de carrés de pelouses.
Pavé. C’est le mot qui me vient, pour résumer jusqu’ici, l’impression majeure de ma cavalcade à Bruxelles. J’ai louché sur des cartes postales pour dégoter un souvenir, mais aucune n’est sortie du lot. Au moment où je me lève, des orgues invisibles, certainement celles de Grenzing, carillonnent pour donner l’heure, 15H, ponctué par 3 magistraux, sourds, imposants coups de cloche. Je reprends mon chemin sans fil d’Ariane en passant par les Galeries Saint-Hubert, passages donnant sur des magasins lumineux à la classe pontifiante et empesée, dans le pur style Belle Epoque des descriptions de Zola dans « Au Bonheur de Dames ». On aime, … Bon, qu’on aille par croire que Bruxelles me rebute car ce n’est pas le cas. Je suis même à l’aise dans cette ville dont le Centre est à échelle humaine et où tout une le cœur de la ville se fait à pied. On sent que la visite touristique peut se faire selon de multiples cheminement qui se recoupent ce qui est agréable et rassurant car on ne se sent jamais perdu. C’est ainsi que je suis tombé nez à biroute avec le Manneken-Pis, sans le chercher. Des ados touristes espagnols posaient pour des photos, bruyamment. Un employé de la ville disposait une décoration qui annonce Noël. Cette mini-statuette même pas guillerette en fait a vu passer des milliers de gogos qui doivent résumer par là un symbole de la légendaire et loufoque marque culturelle belge. Perso., je ne m’y attarde pas et préfère débusquer de jolies venelles à l’abandon non loin, où je ne croise personne. Je m’installe dans un bar non loin du boulevard Ansch où se situe l’Ancienne Belgique, la salle du concert de ce soir. Près du comptoir, un p’tit vieux vient d’entrer, gêné, timide, distant, craintif. Je commande mon chocolat chaud tant fantasmé. Un verre de lait chaud est servi avec d’épaisses pastilles de cacao. On jette ces graines par pincées pour obtenir la densité de chocolat désiré. Autant dire que j’ai pratiquement vidé mon écuelle. Mmmmh, nébontotolacho…
Le p’tit vieux a, lui, commandé une bière, obéissant à l’implacable appel de l’insigne breuvage local. Il est en face de moi, en diagonale. Après seulement 2 minutes, je comprends qu’il me parle pendant que je griffonne ces mots. Je lève les yeux et les paupières, l’air interrogateur pour l’encourager à répéter :
« Vous n’avez pas vu mon frère ? » ... ! ... Ma table est bancale. J’esquive en ré-haussant les paupières, manifestant par là même mon étonnement et une négation embarrassée en guise de réponse. Electro-pop en toile de fond sonore. Des femmes assez « in », cheveux discrètement méchés, jupes et hauts en croise-cœur noirs trinquent leurs ballons de rouge en parlant flamand. Elles ont l’air de vieilles complices, comme fêtant un coup pendable et réussi à un amant commun. La stratégie de l’indifférence fonctionne avec l’agent sénile du lieu. Il fixe son verre et émet de temps à autres des hoquets pouffés. Un gars à la pilosité très « Jésus » et une fille aux contours autant généreux que gothiques donnent un air de cyber-café à l’estaminet en s’affairant sur leurs Macs respectifs. Ils m’apparaît que ces 2 étudiants finissent un devoir à l’arrache, une « charrette » comme disent les archis. Quand je suis arrivé, discutaient 5 donzelles, dont 1 femme quarantenaire et un mec blond qui me tournait le dos. On aurait dit la préparation ou le débriefing d’un défilé de mode. Le mec, boy-band-à-lui-tout-seul, est reparti avec la femme la plus âgée, assez matrone. Puis les 4 filles ont fait de même peu après, gloussant, regards coquins suggérant que le bellâtre ferait bien leur 4 heures jusqu’à 6. Dans la rue, voyant l’Eros chasser l’air ambiant par d’amples droite-gauche des fesses et corollaires mouvements d’épaules exagérés, j’ai vite saisi que le mannequin aux cheveux couleur pisse se situait du côté obscur de la sexualité des groupies. Le soliloqueur âgé part dans un dernier pouffement.
17H15. Après balayage du Libé qui m’accompagne, désengorgement de vessie, dégommage de 12 bouteilles avec mes colts en passant avec l’allure de Terence Hill près du comptoir pour tout règlement de mon dû, je choisis le plus mauvais moment pour entamer ma visite pré-nocturne : il se met à pleuvasser aussi progressivement que j’avance. J’emprunte les ruelles où apparemment il n’y a rien à voir, surtout sous la flotte. Et ainsi, je dégote subitement le bar de l’Ancienne Belgique.
Je m’y installe en me disant que j’ai quitté un rade pour un autre saloon.
Bah, il reste des balles dans mon gun et la poulette là-bas qui chante près du piano crasseux en remuant sa robe à froufrou, aimantée par mon regard de braise, va bientôt venir me servir un whisky en roulant les yeux…huuuurrrrr, sors de là, Sergio Leone avec tes westerns spaghettis à la con !!!! Aaaaaaaahh !! ......... Pardon. 3 types sont installés sous un mince terrasse, pilonnée par 2 immenses colonnes en béton. L’espace est haut de plafond avec une demie partie en mezzanine. Un escalier métallique, lourd, longeant le bar par-dessus, mène à ladite mezzanine. 2 grandes photos couleurs d’Arno trônent, tournant le dos à l’entrée. Un blues-rock-harmonica étouffe les prises de balance qui proviennent de la salle où se tiendront les concerts. Au comptoir, je commande un café, toujours servi avec du lait et un morceau totolaaaa. Dans le même temps, un type vient commander une pinte et verre d’eau. Il vient de s’extirper d’une tablée de 5-6 personnes. Nan. C’est Arno himself, dans un 3 /4 en cuir marron usé. Parce que nous sommes proches et les uniques gérynos vantousés au comptoir, nos regards se jaugent mutuellement, tels 2 lions qui se croisent en s’ignorant royalement car aucune présence de lionne ardente ne justifierait qu’on se lance dans des regards d’intimidations et de défi. T’façon, c’est pas la saison des amours. Il repart, désarticulé, démarche arquée mal assurée et pourtant alerte. Soit c’est son Q.J., soit un terrible hasard m’a conduit à le croiser ici, et croiser est le terme puisque peu après, il sort accompagné d’un chevelu brun aux épaisses lunettes noires que ne renierait pas Karl Lagerfeld, et qui a l’air d’avoir autant bourlingué que l’hirsute chanteur. Pleut plus. Contre tout logique, c’est le moment que choisissent les 3 gars de la terrasse pour s’installer au comptoir. Leur façon de saluer Arno à sa sortie confirme ma 1ère hypothèse sur la présence du débonnaire déguingandé : c’est un pilier rompu à ce zinc. Il est 2 heures avant le début des concerts. Exceptionnellement, je tenterai de faire signer SONORA (book sur les 1ers travaux de Zorn entre 1977 et 1981) par les 4 maestros, sinon par Zorn uniquement. On verra, je ne cours pas après ça et je me dis que si je n’obtiens rien ce soir, il me sera possible de le tenter à Nantes avec l’éventuelle aide de François. Et dire que je ne sais pas encore qui est cet hôte étonnant, standardiste ponctuel du Lieu Unique qui m’a invité à éviter une nuit d’hôtel en me logeant pour la nuit du 1er décembre à Nantes ! Y penser me procure encore une occasion de me marrer tout seul, agrippé à mon stylo.
Isa, jeune maman du petit Noé vient de m’appeler pour me demander mon adresse postale. On fait fissa lorsque je lui apprends que je suis au Siège de la Commission Européenne. Je ne vais pas tarder à recevoir un faire-part toujours finement ouvragé, dédié à la venue au monde de Noé. Par un jeu d’associations, Monica Belluci me vient à l’esprit. Oui, les méandres du cerveau sont brindezingues : qui dit Noé, dit Gaspard Noé, dit « Irréversible » donc dit Monica Belluci. Bah, c’est toujours plus sexy que de penser à une arche, non ?
Un petit homme aux cheveux brun gras, lutin aux ratiches pourraves dans ses fringues trop larges, sourit à tout le monde. 2 cadres cloués derrière le comptoir : l’un format A3 montre Poulidor jeune en maillot jaune ; l’autre, 2 maillots fripés, affaissés dans le cadre, dédicacés au marqueur noir. Point de jonction entre cette thématique cycliste et le lieu : un autre maillot sur cintre accroché sous des paquet de chips est à l’effigie de l’A.B., le logo de l’Ancienne Belgique. Ca y est, j’ai compris les allées et venues intérieur/extérieur : on fume dehors, conception à l’Américaine, déflagration prématurée des lois qui commencent à s’appliquer en France ou code interne ? L’absence de cendriers sur les tables accrédite cette déduction. Ca me rappelle ce mot affiché sur la porte d’une imprimerie, aperçu plus tôt : « Je fume, tu fumes… nous fûmes », signé Gustave Parking. Le petit homme, dont seule la tête dépasse du comptoir comme si c’était une guillotine ajustée pour lui, est maintenu isolé à une extrémité du comptoir. Tout le monde lui tourne le dos par négligence mais pas de façon délibérée. Même le serveur ne voit sincèrement pas que client s’agite en tendant sa tasse de café pour signifier qu’il en veut un autre, qui justifierait à lui seul la raison à sa pathétique présence céans. Je pense à la pub « mennen, pour nous les nains » des Nuls. Il fait bon, presque chaud et ce mot me fait penser qu’il faudrait que je bouge d’ici pour manger un mets calorifique. Le troll (qu’il m’excuse…) va remuer quelques tracts à l’entrée, pour se donner une activité sans doute, revient rapidement et dépose un bout de feuille dans un cabas rouge à ses pieds. Il n’en finit pas de boire 3 centilitres de café, posant, ressaisissant sans cesse sa tasse, qu’il repose scrupuleusement dans la coupelle. Mains dans les poches de son bombers-pyjama noir, il descend aux W.C., continuer dans le calme son dialogue intérieur. Quand il revient, toujours souriant à qui daigne attarder une oeillade sur lui, il s’est recoiffé en s’humectant les cheveux. Il chausse une casquette treillis et sort, sans que personne ne lui rendent son salut perdu dans le brouhaha ambiant. Je fais de même, sauf que le serveur me suit aimablement d’un regard rieur.
Volontaire impasse sur le récit du concert car les 3 concerts feront l’objet d’une synthèse en fin de compte-rendu (en interlude, imaginez-vous la musique d’attente de votre cabinet dentaire préféré).

Partie N°2 :
Belle surprise en sortant de la chouette salle de l’Ancienne Belgique, assommé d’exaltation à l’issue du, non, des 2 concerts. Oui, il faut quand même que j’évoque brièvement le concert très visuel de OTHIN SPAKE en ouverture. Je ne peux pas dire ‘décevant’ puisque je ne connaissais ni des dents, ni des lèvres. Quasiment personne ne doit connaître d’ailleurs : leur 1er album n’est pas encore sorti et le concert était une sorte d’avant-première de ce trio unissant un gratteux de DEUS et le batteur de FLAT EMPTY SOCIETY. Sur le papier, alléchant. Sur la scène, ennuyant. Qui ne décolle pas malgré les efforts remarquables de Teun Verbruggen à la batterie. Impro d’accord mais trop fouilli et sans relief où la guitare barbouillait des notes brouillonnent sans imprégner la toile. En fond, une vidéo continue composée d’animation diverses en superposition. Pas d’alchimie-cadeau, pas … d’chocolat pour ces belges-là... (Mikado/chocolat, n’en jetez plus !).
Revenons plutôt à la surprise sus-évoquée : je vois Simon Lenski et Geert Budts, respectivement violoncelliste et batteur de D.A.A.U. dont le concert en octobre au Point Ephémère m’a subjugué. Ils sont venus en voisin anversois. Je m’arrête, leur mentionne leur prestation parisienne, compliments, remerciements et discussion autour du concert : Simon dont la prestance est certaine, a trouvé le show « formidable, oui, c’est très fort » et Geert, bougon et qui s’exprime tour à tour en anglais et en flamand, a aimé mais est très frustré de ne pas avoir vu Zorn jouer du sax, lui qui ne l’a jamais vu et qui comptait bien ce soir remédier à cette privation. Ils m’apprennent qu’ils viendront en France en mars avec forcément une date ou deux à Paris mais ce n’est pas encore défini. Ami lecteur, c’est juste un scoop, au passage.
22H20 Gare de Bruxelles Midi, après avoir remonté un boulevard Ansch désert. Je constate que le dernier Thalys était à 21H40. J’ai certes mon billet retour pour demain matin 6H40 mais si j’avais pu l’échanger pour rentrer ce soir, ça m’évitait de chercher un ou plusieurs bars ouverts toute la nuit. Et puis j’ai changé mon fusil d’épaule, je trouverais bien un hôtel finalement. Je me renseigne dans les hôtels aux alentours de la gare. Miteux, chers ou complets. Je reviens vers le Centre, repassant devant l’Ancienne Belgique ou des petits groupes épars finissent leur verre. J’aperçois à nouveau Simon mais cette fois avec Hannes d'Hoine, le contrebassiste. En prenant un kefta, le serveur marocain bienveillant m’indique des hôtels abordables à proximité en m’assurant avoir déjà récemment renseigné des Australiens revenus le lendemain le remercier. Le type dessine un plan pour s’y rendre, vraiment sympa sans en rajouter. Je lui laisse un billet de 5 pour un sandwich qui en vaut 3. Je repars en engloutissant ma galimafrée bavant sa sauce blanche. Ouais, bah, les Australiens ont dû prendre une petite chambre à plusieurs pour ne pas payer trop cher. Dans la commerciale Rue Neuve, un jeune tunisien m’accoste en me demandant si je sais où se trouvent des cabines téléphoniques. L’est mal tombé. Je me marre et lui réponds que, perso., je cherche un hôtel. La Rue Neuve est à sérieusement rafraîchir car elle est jonchée de papiers publicitaires de grands formats. Le tunisien me conseille de le suivre pour voir s’il ne reste pas des places dans celui où il est avec 2 potes. Toujours dans un élan continu solidaire et bienveillant, le réceptionniste me confie être originaire d’une ville voisine dont le nom est trop compliqué pour que je le retienne. Il est à Bruxelles « parce qu’il y a de l’emploi » et il appelle son boss qui nous indique un Sleepwell, sorte d’Auberge de Jeunesse à côté (comme il est agréable d’avoir tout « à côté » ici !).
Sur place, seul reste un dortoir pour 8 personnes. Je commence à remplir une fiche d’accueil et repère une pièce dans le prolongement du hall d’entrée, avec des sièges en grosse paille tressée et couffins. Je demande si je peux m’y installer, il ne me reste que 6 heures avant mon train. « Ôk, çâ vâ » me dit le réceptionniste dont émergent des joues d’épaisses pattes d’un autre siècle. Comme j’ai soif, je me rends dans une autre pièce, on dirait un mess militaire. Là, 2 jeunes parlent un anglais comme seuls des français savent le torturer à un homme grisonnant, la cinquantaine (kéki fout dans une Auberge de Jeunesse, ce briscard échoué ?! Bon après tout moi aussi. Soit…). J’entends « Zorn » dans le flot du barbotage. Et nous voilà partis pour un moment de « tu connais ça ?/nan, mais j’aime bien ça ! ». L’un trappu, brun aux yeux bleus interrogateurs, s’avère être féru de Zorn, période Naked City, l’autre plus rigolard, tee-shirt noir avec un immense personnage aux couleurs fluorescentes qui semble tiré d’un jeu de Playstation, collectionne tout ce qu’il trouve sur Patton, dont il préfère néanmoins la période Mister Bungle. Une discussion à perdre la notion du temps. Au demeurant, on est invité à sortir du bar par le gérant, un jeune black aussi chauve que pressé de se coucher. On retourne dans la pièce aux sièges tressés. 8 mâles polonais saouls (je n’use pas d’un cliché, ni d’un euphémisme gratuit : ils le sont, c’est un constat) jouent tour à tour de rôle au billard selon des règles très malléables et se mêlent à nous, nous font goûter une vodka locale fruitée. Très bonne. Tu m’étonnes qu’ils finissent pompette à chaque bouchon sauté !! Vers 2H45, les 2 français vont se coucher ainsi qu’une bonne partie des polaks. 2 restent avec moi et vont me parler de géopolitique polonaise jusqu’à environ 4H. L’un est très engagé dans un Parti dont l’équivalent serait Centriste chez nous et m’expose longuement combien la politique actuelle des jumeaux Kaczynski lui fait honte. J’écoute, éberlué, les difficultés matériels de leur enfance. Je finis par décoller vers 6H, regagnant lentement la Gare du Midi, brièvement accompagné de 2 pains au chocolat qui disparurent en chemin. A la gare, vasouillard, je prends un café/lait/chocolat (ça fait combien, z’avez compté, vous ?) dans une file de personnes fraîches, je leur envie la douche récente dont ils sont sortis.
Je quitte « septââânteland » flapi et vermoulu. Dans le Thalys, les annonces sont en 4 langues. Jusqu’à Paris je m’enfonce dans un potage tiède mais je ne m’endors pas.
Impasse #2 (en interlude, imaginez « André Rieu Crash Tour at La Maison de repos de Gif-Sur-Yvette »)
30/11/06
Y vivant, Paris m’est bien moins exotique à narrer. Cependant, comme un poisson dans un bocal effervescent de 100 000 mètres cubes, je m’y plais. Pas grand chose à y ajouter et à expliquer. Reportez-vous plutôt à des manuels très bien conçus pour savoir les intérêts notamment culturels qui animent mon enthousiasme d’être ici (Pigalle, heu, Rue Saint-Denis, heu, « Chez Ginetthhâ », heu, le sana sans nana, heu…). Et sus aux stéréotypes gâteux sur les aléas des transports en commun, les déplorables contacts sociaux (qui me paraissent fatales dans un cadre de concentration humaine). Bon, par contre, sur le marché de l’Immobilier, on est tous d’accord, à l’exception des marchands de murs : c’est exorbitant mais j’essaie de positiver en reconnaissant l’impuissance de qui que ce soit à y changer quoi que ce soit et en me disant que c’est le prix à payer pour avoir accès à tant d’avantages. « Tout pourrait être mieux, mais tout pourrait être plus mal, donc tout est bien » (Henri Duvernois, écrivain). J’avoue que cette citation prête largement à contestation et à contre argumentation. Du reste, un de mes chefs au taf m’a dit un jour : « La moyenne, c’est la tête dans le four et les pieds dans le congélateur »…
19H20
Station Cité Universitaire, un froid sec s’est intronisé (oui, intronisé car c’est le règne de l’hiver maintenant). Le compartiment du wagon dans lequel je pénètre est plein, or, personne n’est debout. Il sent le baume mentholé. Dans le geste qui m’envoie m’asseoir, j’entraperçois 2 grands yeux parfaitement alignés, entre 2 pans lisses de cheveux longs et bruns clairs, ils se sont levés sur moi comme on suit d’un regard neutre l’unique nouvel élément happé lors du dernier arrêt, car son déplacement crée un mouvement qui capte machinalement l’attention.
2 anciens jeunes au look d’étudiants discutent baskets. Le train serpente dans le souffle fantomatique et crissant des pneus en plastique qui frottent au rail en métal. Une indoue joviale monte à Saint-Michel, accaparée à regrouper la turbulente petite troupe que compose 2 mômes aux voix aigues pendant que, d’une main et depuis le quai, elle fait bondir à l’intérieur, cahin-caha, une poussette vide. Animation joyeuse, les 3 rient.
Châtelet-les-Halles. Les grands yeux bleus sont toujours là. Murmures des « basketteurs ». Jappements des mômes srilanko-pakistano-tamouls. Toussottements de ma nouvelle voisine direct sur ma droite, coude sur la cuisse, main gauche ouverte, doigts sur la tempe, définissant comme une cloison entre elle et ma pomme. Changement Gare du Nord. Foule bigarrée qui slalome.
Ligne 5. Une fille aux grosses cuisses tient à 2 mains un livre de poche presque à l’horizontale en enfonçant le menton dans la glotte pour échapper au regard un rien vicieux de l’arabe boutonneux assis face à elle. A Ourcq, elle se jette à l’extérieur en feignant de lire. Lui continue et son sourire se transforme en un rictus pervers appuyé par des yeux globuleux. L’agitation commence seulement sous le porche de la Cité de la Musique, par la voie de distribution de tracts constituant un service d’accueil pas obligatoire.
(à suivre)20H00 Cité de la Musique. Comme à Bruxelles, je prends de la hauteur, mais ce coup-ci mal installé car placé d’office sur le flanc gauche du balcon dans cette belle salle qui, nonobstant sa classe, ne me paraît pas refléter la pièce idéale pour ce qu’il va s’y produire. Contrairement à Nantes : la salle du Lieu Unique était adéquate, chouette ambiance de théâtre comme celle du Café de la Danse à Paris, avec de hauts rideaux rouges, de la vieille pierre apparente et des poutres en bois et en métal qui partouzent.
Méli-mélo de spectateurs, peut-être un peu plus là par hasard qu’en Flandres et un brin plus âgé. Sûrement des abonnés de la Cité de la Musique qui partiront très rapidement (ça n’a pas manqué : un papy tassé est parti en se bouchant ostensiblement les oreilles. Bah, mon schnock, fallait te renseigner un minimum et refiler ta place à prix réduit à un étudiant sans le sou, mais initié). C’est à Paris que la guindouille effarée s’offusquera le plus du show. Celui-ci s’inscrivant dans une thématique « New York » avec au programme de multiples concerts sur plusieurs soirées du 11 novembre au 2 décembre.
A Nantes, même phénomène de rejet dans une moindre mesure car il devait y avoir des personnes qui étaient venues pour Sex Mob (formation comprenant Steve Bernstein dont certains albums sont produit par Tzadik [indispensable label de Zorn], et Kenny Wollesen, l’un des 2 batteurs de Electric Masada), et qui ont dû prendre un pass pour les 2 concerts. Une précision : je n’ai pas vu Sex Mob car à Nantes. Les concerts étaient bien séparés, tout le monde est sorti après Sex Mob puis, remplissage de salle pour Moonchild.
Un couple arrive, qui sent le tabac froid et pense que je ne suis pas à ma place. Nous vérifions : ils se sont trompés de rangée. En observant la salle, je reconnais 2 indécrottables régulièrement croisés à des concerts puis j’aperçois Zorn en bas aux consoles.
La lumière baisse sensiblement.
Impasse #3 (en interlude, lisez « San Antonio se fait un thé à la datura »)
(à suivre)